Haïti : Une crise de protection pour les femmes et les filles

Aug 20, 2023

Haïti est confronté à une crise humanitaire comme jamais auparavant. Près de la moitié de la population – 5,2 millions – a besoin d’aide humanitaire et de protection, et deux personnes sur cinq souffrent de faim chaque jour. Les crises qui se sont aggravées au fil des années – instabilité politique, violence, chocs économiques et climatiques, faim et pauvreté – ont eu un impact disproportionné et inacceptable sur les femmes et les filles.

Haïti, et en particulier la capitale Port-au-Prince, a connu une recrudescence de la violence des gangs, la violence sexuelle et sexiste atteignant des niveaux alarmants alors que les gangs recourent au viol pour terroriser et asservir les populations. Malgré l'augmentation des besoins, le financement des services de protection des femmes et des filles est malheureusement insuffisant : moins de 2 % du budget total requis pour la prévention et la réponse à la violence sexiste dans le cadre du Plan de réponse humanitaire 2023.

L'insécurité a provoqué des déplacements massifs, notamment dans la capitale. Des milliers de femmes et de filles ont fui leur foyer, vivant désormais dans des abris de fortune, sans accès aux services de base et vulnérables à l'exploitation et aux abus sexuels. Des cas de femmes ayant accouché sans aucune assistance médicale ont été signalés.

Les femmes enceintes, les mères allaitantes et les filles ont du mal à accéder aux services essentiels à leur santé, leur bien-être et leur survie alors que le système de santé haïtien est au bord de l'effondrement. Les hôpitaux et les établissements n'ont ni la capacité ni les fournitures nécessaires pour soigner les patients, et le personnel de santé part en masse. L'accès aux établissements de santé pour le personnel médical et ceux qui recherchent des soins est sévèrement limité dans les zones contrôlées par des gangs armés, notamment dans les communes de Port-au-Prince et de l'Artibonite. Certaines organisations ont été contraintes de fermer, de réduire ou de délocaliser leurs services.

À toutes ces crises s’ajoute une résurgence du choléra dans le pays à un moment où de nombreux Haïtiens n’ont pas accès à l’eau potable, à l’assainissement et à l’hygiène. Cela menace le bien-être des populations vulnérables, notamment les femmes enceintes et allaitantes.

Dans la mesure où la sécurité le permet, l'UNFPA travaille avec des partenaires locaux pour fournir des services vitaux de santé reproductive et de protection aux femmes et aux filles par le biais de cliniques mobiles, d'espaces sûrs pour les femmes et les filles, d'agents médicaux communautaires, d'équipes de sensibilisation et de sages-femmes. Cela comprend un soutien psychosocial et des références pour les survivantes de violences basées sur le genre. Les capacités de soins de santé sont également renforcées, notamment pour la prise en charge clinique des viols, et des médicaments et du matériel ont été distribués aux établissements de la capitale.

En 2023, l'UNFPA lance un appel de 9 750 000 $ pour garantir que les femmes, les filles et les survivantes de violences puissent accéder au soutien en matière de santé reproductive et de protection dont elles ont besoin.

Mis à jour le 04 août 2023